L’observatoire astronomique de Cointe fut construit en 1881 par l’Université de Liège selon les plans de l’architecte liégeois Lambert Noppius.
D’inspiration néo-médiévale, il est situé à l’écart de la ville sur la colline de Cointe dans un parc privé, créé à cette époque, sur un domaine de la famille Vanderheyden de Hauzeur, riches industriels de la région. C’est le premier des huit Instituts Trasenster construits. Il hébergea l’Institut d’Astrophysique (renommé plus tard Institut d’Astrophysique et de Géophysique) jusqu’à son déménagement vers le campus du Sart-Tilman en 2002. En 2008, il est en cours de rénovation en vue de l’installation future du Service Régional des Fouilles Archéologiques. Il abrite actuellement la Société Astronomique de Liège.
Dès la construction de l’observatoire, le pouvoir subsidiant mit en doute l’utilité de faire des observations au milieu des fumées de l’industrie locale (sidérurgie). Il ne fut donc jamais vraiment bien équipé. En 1884, on l’équipa d’un cercle méridien de 18 centimètres d’ouverture et d’une lunette astronomique de 10 pouces sur monture équatoriale. On pouvait y adjoindre un petit spectroscope. En 1931, un nouveau cercle méridien fut installé.
On effectua également des mesures du champ magnétique terrestre dès le début. L’électrification des tramways rendirent ces mesures impossibles et un observatoire magnétique fut donc créé à Manhay à l’occasion de l’année polaire internationale de 1932 (et un autre observatoire fut créé au Katanga).
L’observatoire de Manhay fut détruit pendant l’offensive des Ardennes et reconstruit après les hostilités. La coupole principale (Nord) ne retrouva un instrument qu’en 1957 (le 23 avril). Longtemps attendu, ce télescope de Schmidt conçu par Pol Swings (en 1952) fut baptisé Désiré. Il comporte un miroir sphérique de 62 cm et une lentille correctrice de 43 cm (sa focale de 1,20 mètre lui donne un champ large de 5° 40′). Il présente la particularité d’être ‘convertible’.
Sur ce télescope est montée une lunette de 150 mm appelée Célestine (compagne céleste de Désiré), elle a 2,40 mètres de focale. Il y avait également un ‘chercheur’ de 62 mm de diamètre et de 800 mm de focale (~ 3° de champ). La lunette méridienne ne fut remontée que dans les années 1960.
En 1937, la construction en bois de la salle du grand vertical fut remplacée par une construction en brique de deux étages plus sous-sol. Les étages abritèrent des bureaux et un laboratoire de spectroscopie. Le sous-sol fut spécialement aménagé pour la spectrométrie infrarouge.
La pièce, isolée par des murs épais composés de plusieurs couches d’ardennite (90cm-6cm-air-12cm-5cm) et un plancher ventilé, pouvait être maintenue à 20°C avec une précision d’un dixième de degré. En 2002, l’Institut d’Astrophysique et de Géophysique déménagea sur le campus du Sart-Tilman, dans le bâtiment B5c. L’ensemble des bâtiments appartient aujourd’hui à la Région Wallonne, qui a installé un concierge et accueille la Société Astronomique de Liège dans un local au fond du parc, avec accès au Télescope et à la salle méridienne.
Texte: Société Astronomique de Liège / photos: Marc Kieffer